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Andrée Putman. La diva du design, Sylvie Santini


Consacrée « papesse du design », « diva de la déco » ou « prêtresse du luxe et du beau » Andrée Putman, la dame du noir et blanc, était le comble du paradoxe.


Née en 1925 dans une famille de la haute bourgeoisie – « j’ai été conçue le jour de la mort de mon petit frère. C’est lourd ! »-, éduquée dans la musique et passant ses vacances d’enfant dans une abbaye cistercienne, elle est à cinquante ans devenue une virtuose de la déco et première femme à être auréolée d’un statut de star dans cette discipline.


La styliste et architecte d’intérieur laisse derrière elle un style unique marqué par la rigueur, la sobriété et l’élégance. Un mélange de luxe et de dépouillement.


Boutiques de mode, musées, hôtels (Pershing Hall et Saint-James Club à Paris, hôtel Morgans à New York, carrelé de noir et blanc), lofts, gratte-ciel à Hong-Kong font son succès car elle bouscule les codes. Elle a également signé la décoration intérieure de la Concorde.


Ce qui la caractérise, c’est aussi l’audace : nommée en 1958 directrice artistique de Prisunic (le grand magasin populaire), elle défend l’idée du design accessible à tous et impose la vente à prix modique de lithographies d’artistes.


Mais plus que ses réalisations, c’est la femme qui fascine : son maintien altier, sa mèche crantée, son élégance sans faille dans ses tailleurs cintrés et son visage taillé à la serpe gravement amoché par une chute à l’âge de dix-sept ans.

Excellant dans une discipline dont elle n’a rien appris, elle pallie l’absence de diplômes en prétendant avoir reçu le premier prix d’harmonie du conservatoire national supérieur de musique de paris … section où elle n’était pas inscrite.


Qu’importe, elle s’est construit un personnage et a transformé sa « gueule cassée « en canon de beauté » dont l’image a été immortalisée par les plus grands photographes de l’époque dont notamment Annie Leibovitz.


Ses amis artistes, couturiers, écrivains s‘appellent Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat, Karl Lagerfeld, Marguerite Duras, Yves Saint Laurent, Bob Wilson. Et elle déniche et lance de jeunes créateurs comme Jean-Paul Gaultier, Claude Montana, Thierry Mugler ou encore Issey Miyake.


En 1993, elle a été élue femme la plus élégante de l’année. « L’élégance », disait-elle « a peu à voir avec les vêtements et beaucoup avec la désinvolture ».


Andrée Putman s’est éteinte à 87 ans dans une nuit de neige à Paris.


Dans cette biographie extrêmement documentée et passionnante, Sylvie Santini retrace le parcours hors norme d’une icône rebelle qui s’est imposée dans le paysage artistique contemporain.


Editions Tallandier, 2020


A propos de l’auteur


Longtemps journaliste à « L’Express » puis à « Paris Match », Sylvie Santini a écrit entre autres sur la politique, l’architecture et le design. Elle est également l’auteure de la biographie « Michel Rocard, un certain regret » (Stock, 2005).

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