D’une beauté sensuelle et provocante, Doris Delevingne fut la courtisane la plus scandaleuse des années folles à Londres.
Mais pourquoi lui consacrer une biographie ? Parce que cette femme à la réputation sulfureuse a croisé le chemin de Winston Churchill. Et le « Vieux lion » a, comme tant d’autres, succombé aux charmes de cette troublante hétaïre aux faux airs de Greta Garbo.
Doris Delevingne est née en 1900 dans une banlieue populaire de Londres.
Alors que ses parents souhaitent pour elle une carrière de gouvernante, de préceptrice voire de secrétaire, elle claque la porte de la demeure familiale à dix-neuf ans pour se damner dans les night-clubs à la mode.
Dotée d’un teint de nacre et de jambes interminables, mises en valeur par de minuscules shorts, personne ne peut lui résister, d’autant plus qu’on lui prête des secrets sexuels dignes de ceux de Cléopâtre. Sa devise : « Le lit d’une Anglaise est son royaume ».
De Cecil Beaton à Tom Mitford, en passant par Randolph Churchill ou encore Margot Flick Hoffman, la liste de ses riches amants et amantes est longue, mais en épousant le vicomte Valentin Castlerosse, chroniqueur mondain au « Sunday express », elle réalise le rêve de sa vie : se marier avec un aristocrate.
Champagne, caviar, diamants et manteaux de fourrure : la jeune épouse réclame toujours plus, et le futur comte de Kenmare est vite ruiné. Il est surtout fou de jalousie, car ne pouvant se contenter d’un seul homme, Doris enchaîne les conquêtes amoureuses. Gifles, coups et blessures, le couple règle ses comptes en se battant comme des chiens.
En 1933 sur la Côte d’Azur, elle pose langoureusement sur un sofa pour un peintre, et pas n’importe lequel. Winston Churchill est venu se ressourcer quelques semaines au Château de l’Horizon muni de son chevalet et de sa palette.
Agé de 58 ans, l’homme politique est subjugué par cette insatiable séductrice. « Doris, je vous désire comme seul un homme épris en est capable ». Leur amitié amoureuse – leur liaison fatale ? - devient le secret inavouable de Churchill, qui réalisera son portrait à plusieurs reprises.
Des tableaux compromettants que la vicomtesse Castlerosse a précieusement conservés. Et lorsque le Premier ministre britannique refuse de l’aider en 1941 (il a bien d’autres chats à fouetter), elle menace de dévoiler leur idylle à la presse. « Ta réputation, Winston, pense à ta réputation », lui écrit-elle.
Dans ce roman sulfureux, qui nous plonge dans le Londres mondain des années folles, l’auteure retrace l’histoire d’une héroïne scandaleuse prête à tout pour échapper à sa condition sociale et qui usera de son pouvoir de séduction pour gravir les échelons.
Mais le destin des croqueuses d’hommes et de diamants est souvent tragique.
Le talent de Stéphanie des Horts pour écrire des biographies est indéniable. C’est avec une grande précision et parfois beaucoup d’humour qu’elle décrit la décadence fortunée des années folles.
Editions Albin Michel, 2022
A propos de l’auteure
Après avoir travaillé comme critique littéraire, Stéphanie des Horts est l’auteure de nombreuses biographies dont notamment « Le secret de Rita H. », « Pamela », « Les sœurs Livanos », « Jackie et Lee » et « Les heureux du monde ».
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