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L’affaire Alaska Sanders, Joël Dicker


Le 3 avril 1999, le corps d'Alaska Sanders, employée dans une station-service, est découvert par une joggeuse au bord d'un lac de Mount Pleasant, une bourgade du New Hampshire. La victime, âgée de 22 ans, a été tuée d’un coup porté à l’arrière du crâne. Dans la poche de son pantalon, on retrouve un message tapé à l’ordinateur : « Je sais ce que tu as fait ».


L’enquête, vite menée, aboutit à l’arrestation de Walter Carrey, le petit ami d’Alaska qui plaide coupable avant de mourir, et de son complice, Eric Donovan, qui sera condamné à la prison à perpétuité.


Affaire élucidée, close et enterrée.


Sauf que, onze ans plus tard, celle-ci rebondit lorsque le sergent Perry Gahalowood, de la brigade criminelle, persuadé d’avoir élucidé le crime à l’époque, reçoit une lettre anonyme troublante qui remet en cause la culpabilité des accusés. Le célèbre écrivain Marcus Goldman se joint au policier, devenu son ami depuis l’affaire Harry Quebert, pour élucider le mystère.


Qui donc a assassiné cette jeune reine de beauté, élue Miss Nouvelle-Angleterre, à la vie en apparence lisse et sans histoires ?


De fausses pistes en rebondissements, l’auteur nous tient en haleine de la première à la dernière page grâce au duo Perry-Marcus que l’on retrouve avec plaisir (même si leur relation est quelque peu irréaliste).


Cependant, ce roman n’est pas à la hauteur de nos attentes.


Certes, l’auteur genevois possède un véritable talent littéraire et une belle plume, mais la construction du livre est assez déroutante : la succession de flashbacks sensés dynamiser la narration viennent alourdir l’intrigue principale et l’on finit par s’y perdre. A se demander si toutes ces références au passé n’ont pas pour seul but d’inciter le lecteur à se plonger dans ses romans précédents.


Finalement, l’auteur reprend tous les ingrédients et les astuces qui ont fait le succès de «La vérité sur l’Affaire Harry Quebert ». Mais en se reposant sur ses acquis, il nous livre un roman qui finit par lasser par son manque d’originalité et de nouveauté.


On peut également déplorer une mise en page déplaisante, des longueurs et des redondances, des situations invraisemblables et la présence de nombreuses coquilles, de fautes de syntaxe, de conjugaisons parfois hasardeuses, d’erreurs de dates voire de mots oubliés. Une dernière relecture avant publication n’aurait pas été superflue.


Quant au dénouement, il est long, bien trop long, dans la mesure où le nom du coupable a été révélé.


Millionnaire en lecteurs et bardé de prix, mais ignoré des critiques littéraires, Joël Dicker n’est-il pas devenu un simple auteur de bestsellers ?


Ce sixième roman de Joël Dicker est la suite chronologique de « La vérité sur l’affaire Harry Quebert » et précède, dans la trilogie, « Le Livre des Baltimore », publié en 2015.


Editions Rosie & Wolfe, 2022


A propos de l’auteur


Joël Dicker est l’auteur de « La vérité sur l’affaire Harry Quebert » (2012), récompensé, entre autres, du grand prix du roman de l’Académie française et du prix Goncourt des lycéens, et vendu à cinq millions d’exemplaires dans le monde. Ce roman a fait l’objet d’une série télévisée réalisée par Jean-Jacques Annaud. Il a ensuite publié « Le Livre des Baltimore » (2015), « La Disparition de Stéphanie Mailer » (2018) et « L’Enigme de la chambre 622 » (2020). Suite au décès de Bernard de Fallois, son éditeur et mentor, l’écrivain suisse a créé sa propre maison d’édition, Rosie & Wolfe, qui a publié « L’Affaire Alaska Sanders » et réédité tous ses autres ouvrages mais qui a pour vocation d’éditer d’autres auteurs.

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