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La serpe, Philippe Jaenada

Octobre 1941. Un triple assassinat est perpétré au château d’Escoire, dans le Périgord : un homme et deux femmes ont été massacrés à coups de serpe. Alors que son père, sa tante et leur bonne baignent dans leur sang, Henri Girard, seul survivant de la tuerie, est d’emblée désigné comme le coupable idéal, d’autant plus qu’il fait preuve d’un total détachement sur la scène du carnage et qu’il est l’unique héritier des victimes.



Surnommé « le foldingue » au village, personne n’est vraiment surpris par le drame : capricieux, menteur, cynique et méprisant, l’enfant gâté, qui a toujours refusé de travailler et a dépensé sans compter l’argent de la famille, avait des disputes orageuses avec son père.


Arrêté et incarcéré, l’accusé s’adjoint les services du plus grand avocat de l’époque, Maurice Garçon, et, au terme d’un procès retentissant et contre toute attente, il est acquitté et l’enquête abandonnée.


Devenu très riche, le sale gosse dilapide toute sa fortune en deux ans (il couvre de cadeaux ses femmes - il se mariera quatre fois - et ses maîtresses, et distribue son argent à ses amis dans le besoin), et c’est totalement ruiné qu’il part au Venezuela. Il sillonne l’Amérique du sud en exerçant divers petits boulots avant de rentrer à Paris, avec sous le bras « Le salaire de la peur », son premier roman qu’il signe de son pseudonyme Georges Arnaud. Le succès est immédiat et l’adaptation cinématographique du livre par Georges-Henri Clouzot (avec Yves Montand et Charles Vanel) est un triomphe (Palme d’Or à Cannes et Ours d’Or au Festival de Berlin).

Redevenu et célèbre, il publie d’autres livres avant de se lancer dans le documentaire télévisé.


Comme le mystère du triple assassinat du château d’Escoire n’a jamais été élucidé, Philippe Jaenada a mené sa propre enquête (un travail titanesque accompli avec une patience infinie) en se plongeant dans les archives, en relisant les comptes rendus du procès, en épluchant les témoignages, en recoupant le moindre indice, dans le but de traquer la vérité.


Avec son sens de l’autodérision, son goût prononcé pour les digressions (des anecdotes tendres et souvent drôles), l’auteur nous retrace avec talent - dans ce pavé de plus de 600 pages (les détails foisonnent et on s’y perd parfois) - la vie tumultueuse d’un personnage haut en couleur : celle d’un rebelle cynique mais sensible aux malheurs des autres, devenu aventurier puis romancier et intellectuel respecté.


Editions Julliard, 2017. Prix Femina, 2017


A propos de l’auteur


Après avoir écrit des romans autobiographiques, Philippe Jaenada se tourne vers le fait divers. Il est notamment l’auteur de « Sulak » (l’histoire du célèbre braqueur Bruno Sulak) et « La petite femelle » (livre consacré à Pauline Dubuisson, jugée pour le meurtre de son ex-petit ami).

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