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La solitude du docteur March, Geraldine Brooks


En s’inspirant du roman-culte de Louisa May Alcott, « Les Quatre filles du docteur March », ainsi que de la correspondance et des journaux intimes des membres de la famille Alcott, Géraldine Brooks signe un magnifique roman historique – couronné par le prix Pulitzer de la fiction en 2006 - dans lequel elle réinvente la vie du père de Meg, Jo, Beth et Amy durant l’année qu’il passa dans le Sud pendant la guerre de Sécession.


Concord, dans le Massachussetts, 1861. Le pasteur March, abolitionniste convaincu, quitte femme et enfants pour s’engager comme aumônier auprès des nordistes.


En Virginie, il se retrouve par hasard dans une plantation, réquisitionnée pour soigner les blessés, qu’il reconnait pour y avoir déjà séjourné. En effet, à 18 ans, alors qu’il colportait des articles de mercerie et des livres chez les riches planteurs, il avait été accueilli par Augustus Clement, le maître des lieux, qui lui avait offert gîte et couvert. Durant son séjour, il était tombé sous le charme de Grace, une jeune esclave lettrée qui tenait le rôle de dame de compagnie auprès de l’épouse impotente de Monsieur Clement.


Et voici que, vingt ans plus tard, il retrouve son amour de jeunesse, qu’il n’a jamais pu oublier. Contrairement aux autres esclaves du domaine, Grace ne s’est pas enfuie, afin de prendre soin d’Augustus Clement, à présent veuf et très malade.


Mais sa liaison avec « une négresse » scandalise ses supérieurs, et March est aussitôt affecté à un autre poste. Rongé par la culpabilité, il omettra de préciser dans les longues lettres qu’il écrit à sa femme la véritable raison de sa mutation. Et les conséquences seront désastreuses.


Alors qu’il n’apparaît qu’en filigrane dans le roman de Louisa May Alcott, nous découvrons la jeunesse de March, son mariage avec Marmee, la perte de sa fortune et les raisons qui l’ont poussé à s’enrôler pour lutter contre l’esclavage. Idéaliste et pacifiste, il verra ses certitudes ébranlées par les atrocités commises sur le champ de bataille et devra affronter des épreuves qui le changeront à jamais.


En alternant réalité et fiction, l’auteure signe un roman passionnant sur la guerre de Sécession et l’odyssée d’un idéaliste pris entre ses engagements humanitaires et ses devoirs familiaux.


Editions Belfond, 2010

Titre original : « MARCH »

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Isabelle D. Philippe


A propos de l’auteure


D’origine australienne, Geraldine Brooks a été, durant quatorze ans, correspondante de guerre, au Moyen-Orient, en Afrique et dans les Balkans, pour le « Wall Street Journal ». Une incarcération dans les geôles nigériennes l’a poussée à abandonner le journalisme. Elle se consacre alors à l’écriture de romans. Elle a notamment publié « 1666 », « Le Livre d’Hanna » et « L’Autre rive du monde ».

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