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La vraie vie, Adeline Dieudonné

« A la maison, il y avait quatre chambres. La mienne, celle de mon petit frère Gilles, celle de mes parents et celle des cadavres ».

Dès la première phrase, on est happé par le récit d’une fillette de dix ans qui vit dans un lotissement glauque où chats et chiens disparaissent, et qui parle aux carcasses de voitures du « cimetière de métal », en attendant le passage du glacier.


Il faut dire que chez ces gens-là…


D’abord, il y a le père, chasseur de gros gibier et avide de sang, qui, entre deux crises de violences, se saoule au Glenlivet et pleure en écoutant Claude François.


Ensuite, il y a la mère, transparente, « une sorte d’amibe », qui encaisse les coups sans broncher et se console auprès de ses chèvres.


Et puis, il y a Gilles, six ans, qui rit beaucoup "avec ses petites dents de lait" et qu’elle aime d’un amour indestructible.

Jusqu’au jour de l’accident chez le glacier qui laissera le petit frère au bord de la folie.


Dès lors, durant cinq années, la fillette n’aura qu’une idée, construire une machine à remonter le temps pour annuler le drame et redonner le sourire au petit garçon.


Parce que dans « la vraie vie », le drame ne peut pas exister.

On assiste alors au combat de cette adolescente surdouée, passionnée de physique quantique, et à sa survie dans un milieu hostile, étouffant, parfois sordide.


Ce premier roman d’une jeune auteure belge de 36 ans est une réussite. L’écriture est fulgurante et parfaitement maîtrisée. Entre thriller et fresque sociale, elle nous garde en apnée de la première à la dernière page.


Editions de L’Iconolaste, 2018.


Ce livre a obtenu de nombreuses récompenses : le Prix 1ère Plume 2018, le Prix du Roman Fnac 2018 et le Prix Filigranes 2018.

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