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Le bal des folles, Victoria Mas


Paris, 1885. Eugénie Cléry, une jeune fille de bonne famille, sait qu’elle ne prendra de valeur aux yeux de son père, qui ne daigne même pas lui adresser la parole, que lorsqu’elle épousera un avocat ou un notaire. Très proche de sa grand-mère, elle lui confie un jour qu’elle a des visions et qu’elle communique avec les morts.

Un don ou plutôt une malédiction.


Folle, elle est folle !


Son père décide aussitôt de l’interner à l’hôpital de la Salpêtrière où sont enfermées des femmes, souvent saines d’esprit, mais qui sortent de la norme, qui ont tenté de s’émanciper, qui ont osé se rebeller contre le patriarcat ou qui dérangent l’ordre bourgeois.


Des femmes considérées comme aliénées parce qu’elles se sont plaintes d’avoir subi des violences inouïes de la part d’un homme. Des femmes emprisonnées à vie.


Dans l’aile psychiatrique de cet endroit sordide, lieu d’enfermement plus que de soin, dirigé par le professeur Charcot, spécialiste de l’hystérie et de l’hypnose, et qui met en scène ses expérimentations devant des parterres d’étudiants, on découvre Geneviève, l’intendante infirmière dévouée corps et âme au célèbre neurologue, Louise, 16 ans, orpheline violée par son oncle, ou encore Thérèse, une prostituée qui a poussé son souteneur dans la Seine.


Chaque année, à la mi-carême, se tient à la Salpêtrière le « Bal des folles » auquel est convié le Tout-Paris, bourgeois, journalistes et internes en médecine. Durant cet événement mondain, les internées, déguisées en marquises, en reines, en magiciennes ou en gitanes, se donnent en spectacle en dansant. Sous le regard amusé du public, avides de voir de près ces femmes jugées folles ou hystériques, comme dans un cirque.


Mais le temps d’une soirée, elles refusent de se voir comme des malades. Elles existent enfin, elles sont libres. Et, peut-être, trouveront-elles une aide pour sortir de leur prison.


D’une plume fluide, l’auteure rend hommage aux « Folles de Charcot », ces femmes victimes non pas de leur folie mais de celle de leur entourage.


Un premier roman très documenté et habilement construit sur un passé pas si lointain qui dresse le portrait de femmes magnifiques qui ont été muselées par une société dominée par les hommes.


Editions Albin Michel, 2019 et Livre de Poche.


A propos de l’auteure


Née en 1987, Victoria Mas (fille de la chanteuse Jeanne Mas) a travaillé dans le cinéma comme assistante de production et photographe de plateau. Ce premier roman, qui a remporté le Prix Renaudot des lycéens, le prix Stanislas et le Prix Première plume, a été adapté au cinéma par Mélanie Laurent.

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