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Le bracelet, Andrea Maria Schenkel

Ce magnifique roman historique extrêmement documentée raconte les destins croisés de deux familles allemandes de 1938 à 2010.



Erwin et Grete Schwarz mènent une vie heureuse à Ratisbonne, en Bavière, avec leurs deux jeunes enfants Carl et Ida. Mais en 1938, la famille doit fuir l’Allemagne car Erwin est juif. Grâce à un ami, ils obtiennent des billets à destination de Shanghai via Gênes. Mais au dernier moment, Erwin refuse de monter à bord du paquebot « Le conte Biancamano » : il ne veut pas quitter son pays pour lequel il s’est battu, il ne veut pas le trahir et il est persuadé qu’il ne risque rien car il n’est pas pratiquant et, d’ailleurs, il s’est converti au catholicisme.


C’est donc avec ses deux enfants que Grete effectue ce long voyage vers la Chine, au cours duquel elle sympathise avec Otto et Eleonore Knoll, un couple sexagénaire berlinois qui, comme elle, fuit le régime nazi. La vie à bord de ce luxueux bateau rend leur émigration plus supportable, même si, en tant que Juifs, ils ne sont autorisés à débarquer lors des escales.

Mais à Shanghai, bientôt livrée à l‘occupation japonaise, ils vivent les années de guerre dans des conditions précaires, comme tous les autres réfugiés.


Au même moment, Erna, une jeune Allemande, est envoyée par ses parents à Munich chez sa tante Marga pour travailler à son service. A la fois « faiseuse d’anges » et organisatrice de cérémonies ésotériques, Tante Marga est surtout une grande admiratrice d’Hitler. Profitant des avantages réservés aux nazis, elle n’hésite pas à faire appel à des prisonniers des camps de concentration pour repeindre sa cuisine.


Erna devient l’assistante du Docteur Rudolf Sauer qui pratique des expériences sur des prisonniers de Dachau : elle tient la main des cobayes pour les rassurer au moment où ils sont plongés dans de l’eau glacée et avant qu’ils ne perdent connaissance.


Après la guerre, Grete rentre en Allemagne rejoindre son mari qui a survécu au camp de Dachau, tandis que son fils Carl choisit de s’installer aux Etats-Unis où il épouse Emmi.

Soixante ans plus tard, un homme mandaté par le musée de l’Holocauste de Washington le contacte afin de clarifier certaines informations de leurs archives. Soudain tout le passé ressurgit, même s’il déclare et répète qu’il n’est pas juif.


Un roman passionnant qui nous fait découvrir la période d’avant-guerre en Allemagne, la vie à Shanghai durant cette période sombre de l’Histoire, la douleur de l’exil, les secrets inavouables et les mensonges qui aident à effacer les horreurs de l’Holocauste. Mais le passé ne disparaît jamais.


Editions Actes Sud, 2018

Titre original : « Als die Liebe endlich war »

Traduit de l’allemand par Stéphanie Lux.

A propos de l’auteure

Née à Ratisbonne, Andrea Maria Schenkel est connue pour son premier livre « La ferme du Crime » qui a fait l’objet d’une adaptation théâtrale et cinématographique. Auteure également de « Un tueur à Munich » et « Bunker », son œuvre a été récompensée par de nombreux prix.

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