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Le livre des noms oubliés, Kristin Harmel


Juillet 1942, Paris. Eva Traun, étudiante à la Sorbonne, assiste impuissante à l’arrestation de son père, Juif originaire de Pologne, lors d’une grande rafle dans le quartier du Marais. La jeune femme décide aussitôt de fuir la capitale avec sa mère, munie de faux papiers qu’elle a elle-même fabriqués, pour se réfugier dans une pension de famille à Aurignon, un petit village en zone libre situé au sud de Vichy.


Impressionné par les talents de faussaire de la jeune fille, le père Clément lui demande de l’épauler dans le combat qu’il mène : produire de faux documents afin de permettre à des enfants juifs, dont les parents ont été déportés, de passer la frontière suisse.


Eva s’enferme donc des journées entières dans la bibliothèque de l’église Saint-Alban avec Rémy, un séduisant faussaire, et tous deux, à l’aide de cachets et de tampons qu’ils parviennent à reproduire, créent des cartes d’identité, des certificats de baptême, des extraits d’actes de naissance, des tickets de rationnement destinés aux enfants qui se cachent chez des habitants du village. Tandis que les arrestations s’accélèrent, Ils doivent travailler de plus en plus vite afin de satisfaire une demande grandissante.


Ne pouvant se résoudre à effacer l’identité des enfants, parfois très jeunes, elle consigne leurs vrais noms dans l’un des ouvrages de la bibliothèque, un guide des messes hebdomadaires datant du XVIIIe siècle, selon un code complexe dont seuls elle et Rémy possèdent la clé. Ce Livre des noms oubliés permettra à ces enfants de connaître leur véritable identité et de retrouver leur famille après la guerre. Sinon, personne ne se souviendra d’eux.


Tandis qu’Eva travaille d’arrache-pied, la relation qu’elle entretient avec sa mère, qui refuse d’admettre les atrocités nazies, devient de plus en plus tendue. Comment peut-elle se soucier de la vie d’étrangers alors qu’elle ne tente rien pour sauver son père enfermé à Auschwitz ? Et surtout, comment a-t-elle pu tomber amoureuse de Rémy, un catholique ?


Alors que la zone libre est à son tour envahie et que les contrôles se renforcent à la frontière suisse, Eva doit fuir, d’autant plus que le réseau mis en place par le père Clément a été démantelé. Suite à une trahison.


Qu’est devenu Rémy ? Qu’est devenu le Livre des noms oubliés caché dans l’église Saint-Alban ?


Mai 2005, Floride. Eva découvre à la Une du New York Times la photo d’un bibliothécaire berlinois qui se bat pour rendre à leurs propriétaires des livres volés par les nazis. L’ouvrage qu’il tient entre les mains n’est autre que Le livre des noms oubliés. La vieille dame de 86 ans décide aussitôt de se rendre en Allemagne. Elle n’a pas le choix, elle le doit aux enfants. Pour qu’on se souvienne d’eux.


Une histoire bouleversante qui nous fait découvrir le rôle important joué par les faussaires dans la Résistance. S’il s’agit d’une œuvre de fiction, l’auteure décrit les véritables méthodes utilisées pendant la Seconde Guerre mondiale pour créer de faux documents et reproduire des tampons officiels.

Quant aux bibliothécaires et chercheurs qui travaillent sans relâche pour rendre des ouvrages volés à leurs propriétaires, ils existent même si cela est devenue une tâche presque impossible, plus de soixante-quinze ans après la guerre. Selon le New York Times, un tiers des trois millions de livres de la Bibliothèque centrale et régionale de Berlin ont été volés par les nazis.


Editions Hauteville, 2023

Titre original : The book of Lost Names

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Nenad Savic


A propos de l’auteure


Diplômée de l’université de Floride, Kristin Harmel est journaliste depuis vingt-cinq ans. Passionnée par la Seconde Guerre mondiale, ses sept romans, dont La Forêt des étoiles disparues et La douceur de l’oubli, ont été traduits dans une trentaine de langues et ont figuré parmi les best-sellers du New York Times. Le livre des noms oubliés a figuré parmi les finalistes du National Jewish Book Awards.

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