top of page

Les déracinés, Catherine Bardon

Vienne, 1931. Juifs non pratiquants, Wilhelm Rosenheck, journaliste promis à un brillant avenir au Neue Freie Presse, et Almah Kahn, étudiante en dentisterie, tombent follement amoureux et se marient quatre ans plus tard.



Mais leur bonheur insouciant est vite assombri par la montée de l’antisémitisme, qui devient de jour en jour plus violent. De plus en plus d’intellectuels, d’artistes et de membres de leurs familles fuient l’Autriche. Tandis que d’autres choisissent une forme de départ plus radicale.


Arrêté par les nazis en 1938 et envoyé Dachau, Wilhelm est libéré dix jours plus tard à une seule condition : quitter l’Autriche en abandonnant tous ses biens. Pour protéger sa femme et leur jeune fils Frederick, il doit se résoudre à l’exil, même s’il est rongé par la culpabilité de laisser dernière lui ses parents, son pays qui vient d’être annexée par l’Allemagne nazie, ses racines.


Son seul espoir est de gagner les Etats-Unis où sa jeune sœur Myriam et son mari Aaron se sont installés.


Débute alors une longue errance. Bien que munis de visas américains, ils sont arrêtés en Suisse et internés durant un an dans un camp de réfugiés. C’est alors qu’une association humanitaire juive leur propose de faire partie des 100 000 juifs allemands et autrichiens que la République Dominicaine accepte d’accueillir suite à un accord conclu entre le dictateur local Rafael Trujillo, qui souhaite redorer son blason auprès de la communauté internationale, et les autorités américaines.


De ville en ville, de camp en camp, en France et en Espagne, d’illusions en désillusions, ils finissent par atteindre Lisbonne où un bateau les attend pour les mener vers leur nouvelle destination. Une terre d’exil qu’ils n’ont pas choisie. Mais puisque tous les pays du monde, les Etats-Unis compris, ont décidé de fermer leurs frontières aux réfugiés juifs d’Europe, ils doivent faire le deuil de leur rêve, de leurs projets.


Ainsi débute leur vie de colons sur une terre aride et inhabitée, brûlée par un soleil implacable, dans la région de Sosua, au nord de la République dominicaine, où il faut construire une communauté, un village, sorte de Kibboutz. Au fil des mois, des années, ils doivent réinventer leur vie.


Ce magnifique roman, écrit par une femme amoureuse de la République dominicaine, raconte l’histoire peu connue de l’exil « forcé » de Juifs vers un pays qui leur a offert leur seule chance de survie. Dans cette fresque romanesque et bouleversante qui s’étend sur trois décennies, l’auteur dépeint avec justesse la rage de vivre d’un couple de déracinés soudés par un amour absolu, qui parvient à construire un havre de paix et ce, malgré la nostalgie, la douleur de l’exil et la quête des racines.


Un premier roman remarquable dont l’aspect historique très documenté a nécessité des années de recherches.


Editions Les Escales, 2018 et Pocket, 2019


A propos de l’auteur


Catherine Bardon est l’auteure de guides de voyages et d’un livre de photographies sur la République dominicaine. Après le vif succès de ce premier roman, elle a publié « L’Américaine » (Editions Les Escales), qui raconte la suite de cette saga historique.

コメント


bottom of page