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Les optimistes, Rebecca Makkai


Chicago, 1985. Au cœur du quartier gay de Boystown, Yale Tishman, jeune galeriste, et sa bande d’amis – artistes, journalistes, enseignants, avocats, militants – vivent une jeunesse bouillonnante et insouciante jusqu’au jour où Nico, dessinateur de talent est emporté par le Sida.

Ses parents, qui l’ont rejeté à l’âge de quinze ans lorsqu’il leur a dévoilé son homosexualité, refusent que ses camarades assistent à son enterrement.


Certes, le Sida – qui, au début, était désigné sous l’acronyme GRID (Gay-related immune deficiency) - a déjà fait des ravages à New York ou San Francisco, mais à Chicago, c’est le début de l’épidémie. Et au sein de la communauté gay, elle provoque une véritable panique. La maladie se répand et les homosexuels, frappés d’ostracisme par la société bienpensante, sont tabassés dans la rue.

Yale et son compagnon Charlie – qui forment un couple exclusif depuis plusieurs années - ont fait le test mais d’autres, terrifiés, n’osent pas franchir le pas. A quoi bon, puisqu’il n’existe aucun remède et qu’ils sont peut-être condamnés à mort. Alors, ils cachent leurs lésions mais maigrissent à vue d’œil, et meurent, les uns après les autres, dans des conditions inhumaines même s’ils prennent soin les uns des autres.


Terrence, Teddy, Asher, Julian… Le Sida décime la communauté gay et ceux qui ne sont pas encore atteints vivent dans l’angoisse, avec la culpabilité d’avoir contaminé un proche.


Un jour, Yale, qui n’a jamais douté de la fidélité de Charlie, apprend que son compagnon a lui aussi contracté le virus dévastateur et que ses jours sont comptés. Déçu par cette trahison, son couple explose et il doit dorénavant vivre avec cette épée de Damoclès. Mais il s’accroche avec courage grâce à l’amitié réconfortante de Fiona, la sœur de Nico, avant de succomber à son tour à la maladie.


2015. A la recherche de sa fille unique enrôlée dans une secte, Fiona se rend à Paris et loge chez Richard un ancien ami de Boystown (un des seuls survivants de la communauté), devenu un célèbre photographe.

Elle a assisté à la mort de presque tous ses amis, une véritable hécatombe. Traumatisée et hantée par le souvenir de toutes ces vies fracassées, c’est l’occasion pour elle de pouvoir enfin faire le deuil de son passé. D’accepter le statut de survivant.


Dans ce livre choc extrêmement documenté, Rebecca Makkai nous plonge au cœur d’une époque marquée par l’épidémie du sida, ses ravages, son impact, ses conséquences sur les comportements aussi bien individuels que collectifs et la manière dont cette crise sanitaire a été gérée. Rejetés non seulement par leurs familles mais par toute la société – « ils n’ont que ce qu’ils méritent » -, les homosexuels ont dû se battre pour pouvoir bénéficier de l’aide des mutuelles et être soignés dans des services hospitaliers spécialisés.


Dans un style fluide et jamais larmoyant, l’auteure brosse le portrait de personnages attachants qui, au milieu du chaos, ne cessent de garder espoir. Un roman basé avant tout sur l’amitié, le deuil et la résilience.


Editions les Escales, 2020.

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Caroline Bouet.

Titre original : « The Great Believers »


A propos de l’auteure


Après « Chapardeuse » (Gallimard, 2012), « Les Optimistes », lauréat de la Andrew Canergie Medal et finaliste du National Book Award et du Prix Pulitzer, est le deuxième roman de Rebecca Makkai traduit en français.

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