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Les promises, Jean-Christophe Grangé


Berlin, août 1939. Plusieurs jeunes femmes, épouses de hauts dignitaires nazis ou d’industriels millionnaires sont assassinées. Le tueur procède à chaque fois selon un même mode opératoire : après avoir attiré sa victime au bord de la Spree ou près des lacs, il l’égorge à l’aide d’une dague, la mutile sauvagement, vole ses organes génitaux et, détail étrange, emporte ses chaussures.


Toutes ces grandes Dames du Reich, oisives et insouciantes, appartenaient au Club Wilhem, un salon mondain dont les membres se réunissent chaque après-midi à l’hôtel Adlon pour bavarder et boire du champagne.


L’enquête est confiée au Hauptsturmführer Franz Beewen, gestapiste de trente-cinq ans rongé par la haine et le désir de vengeance depuis que son père, gazé en 1917, croupit dans un asile psychiatrique. Une rage qui a permis à ce colosse béotien brutal et dangereux de gravir tous les échelons.


Mais alors que l’Allemagne s’apprête à envahir la Pologne, il veut intégrer la Waffen-SS ou la Wehrmacht, monter au front et se battre, et non pas traquer un psychopathe dans les rues de Berlin. D’autant plus qu’il n’a aucune connaissance en matière criminelle : il est habitué à arrêter des innocents, pas les coupables.


Sa seule consolation, lorsqu’il rend visite à son père à l’institut de Brangbo, est de rencontrer la psychiatre et directrice de ce mouroir pour malades mentaux qui tombe en ruines, la belle Minna Von Hassel, dont les parents aristocrates, communistes (et millionnaires) ont fui aux Etats-Unis.

Cette comtesse alcoolique mais dévouée, auteure d’une thèse sur les tueurs en série, peut lui être utile dans son enquête.


Beewen découvre que les victimes consultaient Simon Kraus, un brillant psychanalyste, un peu gigolo, passionné par l’univers onirique, qui vit dans un appartement « réquisitionné » et arrondit ses fins de mois en faisant chanter ses patientes et, pour la plupart, maîtresses.

Etrangement, avant d’être assassinées, toutes ces femmes lui avaient confié avoir été visitées dans leurs cauchemars par un homme portant un masque de marbre.


De fausses pistes en spectaculaires rebondissements, ces trois enquêteurs que tout oppose vont unir leurs connaissances pour tenter d’identifier ce tueur mystérieux, en jouant avec leur propre vie.


Ce thriller machiavélique de plus de 600 pages superbement écrit et solidement documenté nous plonge dans la vie quotidienne des Berlinois sous le régime nazi. Et l’auteur, qui a beaucoup travaillé sur le sujet, ne nous épargne aucun détail dans ses descriptions des horreurs commises par ce régime de terreur.


L’enquête est palpitante puisque périlleuse et l’on finit par s’attacher aux protagonistes, au départ détestables, mais qui, malgré leur complexité, vont changer leur vision du monde et révéler leur part d’humanité.


Un polar historique exceptionnel !


Editions Albin Michel, 2021


A propos de l’auteur


A la fois journaliste, reporter, écrivain, scénariste et auteur de bandes dessinées, Jean-Christophe Grangé a publié une vingtaine de romans dont notamment « Les Rivières pourpres », « L’Empire des Loups » et « Miserere ». Plusieurs de ses livres ont été adaptés au cinéma et à la télévision et traduits dans une vingtaine de langues.

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