Londres, 2004. Inséparables, Hannah, Cate et Lissa habitent depuis deux ans dans une maison victorienne quelque peu délabrée en bordure du parc London Fields où elles aiment pique-niquer en buvant du rioja.
Agées de vingt-neuf ans, elles ont toute la vie devant elles. Une vie pleine de promesses. Et il leur reste encore beaucoup de temps pour devenir celles qu’elles seront.
2010. Hannah, sous-directrice d’une ONG mondiale, a épousé Nathan. FIV après FIV, elle tente désespérément d’être enceinte depuis cinq ans. Elle ne pleure plus quand ses collègues de travail annoncent leur grossesse, les unes après les autres. Quand mois après mois, elle saigne. Mais son désir de maternité la ronge et tourne à l’obsession. Elle n’est plus qu’une femme qui essaie d’avoir un enfant (« Je suis maudite ») et son mari n’en peut plus.
Lorsqu’elle a quitté l’école d’art dramatique, Lissa a rêvé d’une grande carrière d’actrice. Les auditions se succèdent, mais elle ne parvient pas à décrocher un rôle dans un monde artistique sans pitié. On ne l’appelle que pour des castings publicitaires.
Alors elle cumule les petits boulots pour survivre : elle fait des permanences dans un centre d’appels, elle lève des fonds pour des organisations caritatives et elle est modèle vivant.
Mais elle ne désespère pas, elle doit passer une audition pour le rôle d’Eléna dans « Oncle Vania », de Tchekhov.
Cate a un petit garçon, Tom, et depuis sa naissance, elle ne dort plus que quelques heures par nuit. Epuisée, elle n’a toujours pas déballé ses cartons depuis qu’elle s’est installée au fin fond du Kent, dans une maison achetée par ses beaux-parents.
C’est en s’inscrivant sur le site de rencontres du « Guardian » qu’elle a trouvé un compagnon. Il cuisinait des plats délicieux, alors elle a craqué. Trois mois plus tard, elle était enceinte. Neuf mois plus tard, ils étaient mariés. Comme si la vie avait décidé pour elle. Elle est dépassée par ce qui lui arrive. « Je me sens seule. J’ai l’impression d’échouer en tant que femme. En tant que mère. »
Qu’est-il arrivé aux femmes qu’elles étaient censées devenir ?
Entre confidences, brouilles, réconciliations, trahisons et rancœurs, leur amitié résistera-t-elle à leurs déceptions, leurs blessures, leurs échecs, leur amertume ?
« On s’est battues pour vous. On s’est battues pour que vous soyez extraordinaires. On a changé le monde pour vous et qu’est-ce que vous en avez fait ? », demande Sarah à sa fille Lissa.
Elles ont fait ce qu’elles pouvaient mais il a un tel décalage, un tel fossé entre les espérances et la réalité.
Dans ce magnifique roman sur l’amitié au fil du temps, les échecs amoureux et professionnels, l’auteure raconte l’histoire de trois femmes face à leurs illusions perdues et qui, malgré tout, trouvent la force d’avancer.
En variant la chronologie de leurs trajectoires, en mélangeant les étapes de leur évolution, on découvre leur enfance, leur jeunesse et la naissance de leur amitié.
Comme l’écrivait Rutebeuf dans un de ses poèmes les plus célèbres : « Que sont mes amis devenus, que j’avais de si près tenus, et tant aimés… »
Editions Gallimard, 2020
Traduit de l’anglais par Elodie Leplat.
Titre original : « Expectation »
A propos de l’auteure
Actrice anglaise (surtout connue pour son rôle dans la série « Doctor Who »), Anna Hope a publié aux Editions Gallimard « Le Chagrin des vivants » en 2014 et « La Salle de bal » en 2017, roman récompensé par le Grand Prix des lectrices de Elle, catégorie roman.
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