top of page

Sang d’encre, Robert Galbraith


Ce sixième volume des aventures du détective Cormoran Strike, un pavé de mille pages, nous plonge dans les méandres des réseaux sociaux où le cyberharcèlement peut entraîner des conséquences parfois dramatiques.


Robin Ellacott, l’associée et meilleure amie de Strike, reçoit la visite inopinée de Edie Ledwell, cocréatrice du dessin animé culte « Sang d’encre » diffusé sur YouTube et Netflix. Elle est harcelée en ligne depuis des mois par un fan qui se présente sous le pseudonyme d’Anomie et qui détient beaucoup d’informations sur sa vie. Persuadée qu’il s’agit d’un proche, elle veut connaître son identité pour qu’il cesse de la persécuter.


Surchargée de dossiers et n’étant pas spécialisée dans la cybercriminalité, la détective aiguille la jeune femme vers une autre agence.


Quelques jours plus tard, Edie Ledwell est poignardée à mort dans le cimetière londonien de Highgate, là même où se déroule l’intrigue de « Sang d’encre », tandis que son ex-compagnon Josh Blay est grièvement blessé.


A la demande des producteurs de la série animée, les deux détectives se lancent à la poursuite d’Anomie, suspecté du meurtre, et se retrouvent embarqués dans une affaire impliquant des terroristes d’extrême droite et des individus déboussolés qui, par écran interposé, vivent dans un monde virtuel. Mais derrière chaque pseudo, chaque rumeur, chaque message de haine se cache une personne qui existe dans le monde réel avec le sentiment d’impunité engendré par l’anonymat (victime elle-même de cyberharcèlement, l’autrice sait de quoi elle parle).


Parallèlement à cette enquête principale, on suit les autres affaires de l’agence qui a recruté de nouveaux collaborateurs, et la relation sentimentale toujours aussi ambiguë entre Cormoran (ancien militaire qui a perdu une jambe dans l’explosion d’une bombe en Afghanistan) qui ne jure que par le célibat, et Robin, nullement insensible au charme de son associé mais qui hésite à franchir le pas au risque de gâcher leur complicité (bon, à la longue, ça devient un peu lassant).


Une histoire complexe et sombre voire glaçante, construite comme une toile d’araignée. L’auteure, à l’imagination débordante, démontre une fois de plus son talent pour construire des intrigues captivantes et créer des personnages, attachants ou détestables, mais toujours très réalistes.


Certains aspects du livre sont toutefois déroutants. Les échanges de tweets des nombreux participants, qui se déroulent en simultané sur des pages et des pages, nuisent parfois à la fluidité de la lecture, d’autant plus qu’ils n’apparaissent que sous pseudos et que les propos sont parfois totalement décousus.


Editions Grasset, 2024

Titre original : ”The Ink Black Heart

Traduit de l’anglais par Perrine Chambon


A propos de l’auteure

Ce n’est plus un secret pour personne, Robert Galbraith n’est autre que le pseudonyme de J.K. Rowling, l’auteure mondialement connue de la série Harry Potter. Les cinq premiers volumes des aventures du détective Cormoran Strike « L’Appel du Coucou », « Le Ver à soie », « La Carrière du mal », « Blanc mortel » et « Sang trouble », également édités chez Grasset, se sont vendus à des dizaines de millions d’exemplaires dans le monde et l’ont imposée comme un des nouveaux maîtres du polar. « Les enquêtes de Cormoran Strike » ont été adaptées en série pour la BBC.

コメント


bottom of page