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Toyer, Gardner McKay


Un thriller machiavélique qui offre une réflexion sur les relations parfois malsaines et dangereuses que les médias entretiennent avec des criminels.


Un psychopathe, surnommé Toyer par la presse, sévit à Los Angeles en procédant toujours selon un même mode opératoire : il épie sa victime, sympathise avec elle, la drogue à la Xylazine (un tranquillisant pour animaux) puis, à l’aide d’un trocart introduit dans sa nuque, sectionne les fibres nerveuses de la moelle épinière. En quittant les lieux, il laisse, en guise de signature, l’empreinte de sa main au-dessus d’une fenêtre.


Ce monstre de la pire espèce ne tue pas, ne viole pas mais les dégâts provoqués par une cordotomie spinale sont irréversibles. Virginia, Karen, Lydia, Marla et toutes les autres victimes, jeunes et très belles, survivront mais dans un état de mort cérébrale.


Maude Garance, physiatre au Centre de recherche neurologique Kipness Memorial, tente désespérément de guérir « ces invalides » qu’elle protège et ne veut en aucun cas fournir d’informations à la presse qui la harcèle.


Elle finit toutefois par accepter de rencontrer Sarah Smith, du Los Angeles Herald. Car la jeune journaliste d’investigation reçoit des lettres de Toyer, une sorte de journal dans lequel il décrit en détail la manière dont il a procédé avec chacune de ses victimes, et qui sont, jour après jour, publiées. Un véritable succès pour le rédacteur en chef qui voit le tirage de son journal exploser. Mais en offrant une tribune à Toyer, en le rendant célèbre, ne risque-t-il pas de l’encourager à continuer à sévir ?


Maude Garance en est persuadée mais Sarah qui court après le scoop, lui propose de s’adresser à Toyer via l’Herald, afin de le pousser à se dévoiler, à commettre un faux pas qui permettra de l’identifier et de l’arrêter. Elle accepte sa proposition, car le nombre de victimes s’élève à présent à douze (comme il n’y a pas de meurtre, la police et le procureur se préoccupent peu de ce psychopathe), ce qui lui vaut aussitôt une mise à pied par sa hiérarchie.


Débute alors une relation très particulière entre le médecin et le criminel, par voie de presse. Et au fil des missives échangées, Maude et Sarah réalisent peu à peu que Toyer, qui joue avec ses victimes, avec la police et avec la presse, est beaucoup plus proche d’elles qu’elles ne le croyaient.


Un pavé de760 pages, au rythme soutenu et au suspense insoutenable qui ne laisse aucun répit au lecteur. Le récit, découpé en chapitres courts, en alternant les personnages, souffre toutefois de quelques longueurs et, diront certains, d’invraisemblances (mais après tout, il s’agit d’un roman) et la fin est un peu déroutante.


Publié en 1998, ce thriller aborde un sujet toujours d’actualité : la surmédiatisation des criminels et la fascination malsaine du public pour leurs « exploits ».


Editions du Cherche-Midi, 2011

Titre original : « Toyer »

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Fabrice Pointeau


A propos de l’auteur


Né à New York, Gardner McKay (1932-2001) a exercé de nombreux métiers : acteur, scénariste, sculpteur, photographe, journaliste, critique littéraire et auteur de pièces de théâtre, de nouvelles et de romans. Adapté au théâtre avec succès, « Toyer » est son seul et unique thriller. Brian De Palma envisagea, à une certaine époque, de l’adapter au cinéma mais le projet n’aboutira pas.

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