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Une chose à cacher, Elizabeth George


Un roman policier exceptionnel !


Le sergent Teo Bontempi, membre d’une brigade luttant contre les violences faites aux femmes, principalement les mutilations génitales féminines (MGF), succombe à l’hôpital après avoir été retrouvée dans le coma à son domicile, le crâne fracassé. L’autopsie révèle que la jeune femme, d’origine nigériane, avait elle-même été salement excisée et infibulée dans son enfance avant d’être adoptée par une famille anglaise.


A-t-elle été assassinée parce qu’elle était policière ou parce qu’elle tentait de démanteler les réseaux dans lesquels ces mutilations sont pratiquées ? A moins que son meurtre ne soit lié à sa personnelle.


Le commissaire Thomas Lynley de New Scotland Yard et ses deux adjoints, Barbara Havers et Winston Nkata, découvrent que Teo s’intéressait de près à une clinique qu’elle soupçonnait de pratiquer des mutilations génitales médicalisées. Suite à son signalement, la police s’était rendue sur place et avait interpellé la directrice, Easter Lange, avant de la relâcher, aucune charge ne pouvant être retenue contre elle. Dès lors, pourquoi a-t-elle vidé les locaux de sa clinique avant de disparaître ? Et pourquoi exerçait-elle sous un faux nom ?


Si cette piste intéresse les enquêteurs, nombreux sont les autres suspects. En premier lieu, Ross, le mari de la victime dont elle était séparée et qui lui a rendu visite le soir du meurtre. Puis, sa sœur Rosie avec laquelle elle s’est violemment disputée deux jours avant sa mort. Enfin, le commissaire Mark Phinney : c’est lui qui l’a découverte inconsciente à son domicile. Et pourquoi sa femme apparaît sur les vidéosurveillances à proximité de l’immeuble où l’inspectrice vivait ?


Mais peut-être faut-il chercher les raisons de sa mort au cœur de la communauté nigériane de Londres et plus spécifiquement au sein de la famille Bankole : un père violent et bigame, une mère totalement soumise à son mari et un fils ado qui met tout en œuvre pour protéger sa sœur de huit ans afin qu’elle ne soit pas « purifiée » et envoyée au Nigéria pour y être mariée de force dès sa puberté.


Tous ces protagonistes pourraient avoir joué un rôle, de près ou de loin, dans l’assassinat de Teo.


Outre l’intrigue policière, bien construite et aux multiples ramifications, ce roman policier extrêmement documenté, aborde le fléau des mutilations génitales, pratiquées clandestinement le plus souvent à l’aide d’outils rudimentaires (lame de rasoir, cutter voire couteau de cuisine…) sur des fillettes, aux conséquences dramatiques tant physiques que psychologiques. Une coutume africaine ignoble et illégale en Europe, perpétuée par des femmes, persuadées qu’en « purifiant » leurs filles, celles-ci gagnent en valeur (la dot sera plus élevée) alors qu’ayant elles-mêmes subi cet acte barbare, elles connaissent les souffrances qui en découlent.


Selon l’OMS, plus de 200 millions de femmes, en vie aujourd’hui, ont subi des mutilations génitales, pratiquées dans 30 pays, en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie, mais également dans les pays où elles ont migré. Les victimes sont le plus souvent des filles âgées de 5 à 15 ans.


Editions des Presses de la Cité, 2022

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Nathalie Serval

Titre original : “Something to hide”


A propos de l’auteure


Depuis son premier roman, « Enquête dans le brouillard », publié en 1988 et couronné par le meilleur premier roman aux Etats-Unis et le Grand prix de littérature policière en France, Elizabeth George, reconnue comme l’un des grands auteurs de littérature policière aux Etats-Unis et en Angleterre, enchaîne les best-sellers, traduits dans trente-cinq pays.

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